C’est donc une nouveauté : le coronavirus va s’inviter aux prud’hommes. Un salarié a en effet été licencié pour faute grave à Mulhouse, dans le Haut-Rhin, parce qu’il était retourné au travail après avoir passé un test Covid-19 qui s’est avéré positif. L’employé avait pourtant averti ses supérieurs aussitôt après s’être vu confirmé la positivité de son test.
Durant le mois de juillet, Sébastien K., de retour de Biarritz après des vacances estivales avec sa fille, reprend son emploi à l’office HLM. Selon ses dires, il n’avait alors qu’une simple toux mais aucun autre symptôme laissant supposer à une possible contraction du virus. Deux jours plus tard, en passant près d’un bureau de dépistage Covid, il décide de se faire tester avant de retourner à son bureau. Dans la soirée, Sébastien est informé que son test est positif. Il prévient aussitôt son employeur afin que des mesures spécifiques soient prises. Ainsi, l’étage où il travaille est immédiatement fermé et il est demandé à toutes les personnes présentes de se faire tester tandis que le principal intéressé est mis en quarantaine.
Courant du mois d’août, Sébastien a la surprise de recevoir une lettre recommandée pour un entretien préalable en vue d’un éventuel licenciement, puis sa lettre de licenciement pour faute grave.
Selon les arguments arrêtes par sa direction, il n’aurait pas dû retourner au travail après le test car on ne fait pas un dépistage si l’on n’a pas de suspicions. Le directeur général de l’office HLM, Eric P. accuse son salarié d’être venu travailler avec des symptômes et d’en avoir parlé à ses collègues. Selon lui, son employé avait de la toux, de la fièvre, le nez qui coule et les yeux rouges.
Si Sébastien nie les faits, ces collègues ont néanmoins fourni des attestations écrites allant dans le sens de la direction. Selon cette dernière, la réaction de ses collègues a été violente face au risque d’être confronté à un individu venu travailler dans ces conditions, en toute connaissance de cause. Elle dénonce un comportement irresponsable de la part du salarié justifiant, étant donné la gravité des faits, une sanction en conséquence.